25.11.08

Le Hummer : une voiture de gros beauf.

La preuve :

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19.11.08

APMC : La tuile

Depuis lundi, l'électricité a été coupée dans le local que nous occupons depuis quatre ans au moins dans des locaux de l'ancien hôpital. Il s'agit de l'auditorium aménagé à l'époque par Marcel Sellier.
En fait, cette occupation était tolérée par la direction de l'hôpital, qui avait fait installer des étais pour être sûr que le toit n'allait pas nous tomber sur la tête. Et dans les faits, cette occupation était plutôt proche du squat.
Tout allait assez bien, même si on savait que tout cela ne serait pas éternel.
En effet, l'hôpital a depuis peu un nouveau directeur, qui ne veut plus tolérer notre présence dans ces lieux, au moins en soirée. Donc, plus de courant.
Et pas mal d'ensembles qui se retrouvent à la rue, tous ceux qui répètent le soir, au moins : le jazz club, l'harmonie, les Souffleurs...
Hier soir, nous avons trouvé une solution de dépannage pour l'harmonie, mais c'est provisoire.
On cherche une solution plus durable.
Je vais faire un courrier à la mairie, ça ne mange pas de pain.
Et puis l'association existe depuis six ans.

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4.11.08

Aventures médicales


La petite chose qu'on voit au milieu de la photo, dans le coin du sachet, c'est un caillou.
Ce petit caillou, c'est moi qui l'ai fabriqué : c'est un calcul rénal.
Début juillet, j'avais eu une première crise, un truc insupportable, une pointe dans le dos, une douleur aigüe qui ne disparaît pas, quelle que soit la position qu'on prend.
Tout cela avait fini à SOS Médecins (merci Pascale) avec une piqûre dans la fesse.
Puis, plus rien pendant de longues semaines, malgré de longues heures en avion ou en voiture (facteurs qui peuvent faciliter de telles crises).
En fait, c'est surtout du au fait que je ne m'hydraterais pas assez, ce qui, sous le climat réunionnais, c'est pas forcément idéal. Ce qui est curieux, c'est que ma première crise a eu lieu le lendemain d'une soirée particulièrement hydratée à la bière.
Bref.
Une deuxième alerte a eu lieu, avec une crise qui n'a duré "que " deux heures.
Puis de nouveau le calme, pendant un bon mois.

Jusqu'à mardi dernier. La nuit de mardi à mercredi, plus précisément. Malgré les médicaments donnés à prendre en cas de crise, je ne sais pas si j'ai réussi à dormir deux heures.
Mercredi, je me traîne à SOS-Médecins. Deux piquouzes cette fois-ci. Quelques heures de cirage, puis direction la clinique pour prendre rendez-vous avec un urologue.
Je rencontre le spécialiste jeudi après-midi et le soir-même me voilà alité dans la clinique Sainte-Clotilde, une perfusion dans le bras droit (pratique quand on est droitier) partageant ma chambre avec un papi diabétique qui venait de se faire raccourcir une jambe sous le genou (ça aide à relativiser ses propres problèmes).
Je rencontre l'anesthésiste, qui est, comme c'est petit La Réunion !, le frère d'un collègue.
Avant le dîner, on me demande si je mange de tout, si je préfère un plat métro ou créole. Je dis que ça m'est égal, qu'on a qu'à me donner un plat créole (mais alors sans piment).
Au dîner : hachis parmentier ! Plutôt bon, d'ailleurs.
Au cours de la nuit, je dois tenter de pisser dans un bocal sur lequel on a fixé, comme couvercle, de la gaze. Résultat, vu qu'il n'y a pas de rebord, j'en mets la moitié à côté, que je nettoie avec du PQ, ce qui est compliqué par le fait que j'ai un tuyau dans le bras, qui remonte vers une poche et un petit flacon, qui sont accrochés tête en bas (c'est plus facile) en haut d'un pied à cinq roulettes). C'est au cas où j'évacuerais le calcul tout seul.
Vendredi : déjeuner super léger en prévision d'une opération dans l'après-midi. Vers 7 heures, un bol de thé, deux biscottes (15 grammes, je me rappelle bien), une mini plaquette de beurre, un mini pot de confiture d'abricot.
A midi, je regarde mon voisin tenter de finir son repas (le yaourt nature, il aime pas trop), tandis que je n'ai même pas le droit de boire un verre d'eau.
Puis je dois prendre ma douche en me frottant autant que possible à la Bétadine. Pas simple avec un tuyau dans le bras droit. Ah oui : avant, il a fallu enlever mon t-shirt. Une jolie cascade !
Une fois lavé, je dois revêtir une sorte de blouse jaune pâle, en matière non tissée et... translucide et... rien d'autre.
Je me recouche, puis on me donne deux petits cachets d'Atarax, pour me mettre dans un état de pré-cirage.
Vers 15h30 apparaît un infirmier habillé en vert : "Je viens vous conduire au bloc".
Et c'est parti pour un petit voyage horizontal, avec vue sur le plafond., sans lunettes. Je salue deux infirmiers au passage. Nous prenons l'ascenceur. Puis on entre dans... je ne sais pas quoi : je ne vois que le plafond. On me gare contre un mur. J'ai froid aux pieds. On me pose une charlotte sur la tête, on raccroche mes perf en hauteur.
Un chirurgien qui passe remarque une larme sur ma joue et s'en inquiète. J'ai du baîller. Comme je lui dit que j'ai froid, il me couvre bien les pieds et prend ma température en me mettant un truc dans l'oreille : 37,7 °C. "C'est pas grave. Un petit fébricule"
Je vois brièvement mon chirurgien à moi, tout en vert, avec une sorte de surcombinaison mauve. Il passe en coup de vent, me sourit à trvers ses lunettes et me sert le pied.
J'ai ensuite affaire à son assistante, puis, plus longuement, à l'infirmier anesthésiste qui va s'occuper de moi.
Sur ma droite, un de ses collègues s'occupe d'un papi à qui on va faire une coloscopie.

C'est parti !
Court voyage horizontal. Trois personnes autour de moi.
Je me glisse sur la table, un truc me cale la tête.
J'écarte les bras.
Chacun repose sur une sorte de table mobile, on dirait.
On me colle trois trucs sur la poitrine, mon index droit est pris dans une sorte de petite pince : "c'est pour surveiller votre cœur".
Les gars plaisantent "rhâlâlâ, c'est encore une perf d'étage, ça !"
On me change ma perf de place. "Je vous fais mal ?" Je ne sens rien.
"Bon, je vais vous faire une injection. Dans le masque, il n'y a que de l'oxygène. Respirez fort. C'est pour vous endormir"
J'ai un truc en plastique transparent sur le nez et la bouche, avec un rebord vert. Une vague odeur de menthe ??
Je vois la grosse lampe au-dessus de la table, une sorte de grosse fleur à six pétales. Elle est accrochée à un bras, celui-ci est relié par une sorte de rotule à un autre bras, qui relie le tout au plafond, par une rotule aussi.
"Normalement, la tête va commencer à vous tourner" Euh, non, pas trop.
Tiens, si !

(...)

Bip bip bip bip bip...
???
Je cligne des yeux
"Ouvrez la bouche"
Je.
On me retire un truc de la bouche, plus précisément de la gorge, on dirait. Du plastique mou, transparent. Pour cacher tout ça de l'extérieur et me couvrir le nez et la bouche, un masque en plastique noir.
Je respire tout seul.
Ah, ça doit être ça, la salle de réveil.

Je distingue vaguement l'anesthésiste (j'ai pas de lunettes), qui vient me serrer la main.
Tiens, le truc est passé de l'index à l'annulaire.

Finalement, on me remonte dans ma chambre.
Je suis de toutes les couleurs, avec ma blouse un peu déchirée, sans doute à cause de tout ce qu'on m'a mis sur le ventre pour que tout reste bien stérile.
Ma perf est plus vers l'intérieur du bras. On m'accroche un nouveau sachet comme perfusion.
L'infirmier arrive et me lit ce qu'a écrit le chirurgien. Il me donne aussi, tel un trophée, le petit sachet de la photo. Effectivement, je pouvais pas trop le pisser, le vilain.
Je dîne normalement.
Je vais pisser dans un bocal. C'est rouge, ça brûle, surout vers la fin.
Je dors pas trop mal.
Je pisse.
Je redors.

Le lendemain matin, le chirurgien passe me voir. Il est content. On fera une échographie en décembre pour voir s'il y a des choses dans le rein. Il me faudra beaucoup d'eau, plus beaucoup de chocolat, du jus d'orange.
J'attends presque deux heures de voir l'infirmière, pour qu'elle m'enlève ma perfusion et que je puisse me laver. Je pue la sueur, mes cheveux sont sales.
Je quitte la clinique vers onze heures, souhaitant bon courage à mon voisin de chambre.

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